Il y a un “paradoxe” de l’oxygène : nous ne pouvons pas vivre sans oxygène, mais il est intrinsèquement dangereux pour notre existence. Une guerre fait rage à l’intérieur de chaque cellule de votre corps.
On l’appelle stress oxydatif et on pense qu’il est la cause de plus de 50 maladies dégénératives. Le même processus qui provoque la rouille du fer, le brunissement des pommes coupées ou la décomposition des aliments se livre à une agression sans merci contre toutes les cellules vivantes de votre corps. Nous sommes essentiellement en train de rouiller de l’intérieur et nous n’en sommes même pas conscients. Nous devons comprendre ce processus et apprendre à nous protéger contre sa destruction.
Le Grand Adversaire : les radicaux libres
Les radicaux libres sont des molécules d’oxygène ou des atomes qui ont au moins un électron non apparié dans leur orbite externe. Au cours du processus d’utilisation de l’oxygène par le métabolisme normal à l’intérieur de la cellule afin de créer de l’énergie (un processus appelé oxydation), des radicaux libres d’oxygène sont générés. Ils sont porteurs d’une charge électrique et cherchent à capter un électron depuis n’importe quelle molécule ou substance à proximité. Ils ont des mouvements si violents qu’il a été démontré chimiquement qu’ils produisent des éclairs à l’intérieur du corps. Si ces radicaux libres ne sont pas neutralisés rapidement, ils peuvent créer des radicaux libres plus volatils ou endommager la paroi du vaisseau, la paroi cellulaire, les lipides, les protéines et même le noyau (ADN) de la cellule. Nos corps sont littéralement attaqués en permanence.
La meilleure illustration du stress oxydatif que j’ai entendue est celle proposée par le Dr Michael Colgan. Imaginez que vous êtes assis dans votre salon par une nuit froide et qu’un bon feu de bois bien chaud brûle dans votre cheminée. Le feu brûle correctement la plupart du temps, mais parfois il y a un “pop” et une escarbille est projetée hors du foyer pour atterrir sur votre tapis, y brûlant un petit trou. Si cela se répétait mois après mois et année après année, non seulement votre tapis finirait en lambeaux, mais également le sous-tapis de caoutchouc et le plancher serait exposé. C’est essentiellement ce qui se passe à l’intérieur de notre corps. Les escarbilles qui jaillissent de la cheminée sont des radicaux libres et le tapis en lambeaux est votre corps. En fonction de la partie du corps qui s’usera en premier se déterminera le type de maladie dégénérative chronique que vous développerez. Si c’est le cerveau, vous pourriez développer la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer. Si c’est vos artères, vous pourriez avoir une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral. Si c’est votre œil, vous pourriez développer une cataracte ou une dégénérescence maculaire. Si c’est vos articulations, vous pourriez développer de l’arthrite. Certains chercheurs sont même persuadés que certaines parties de notre corps sont génétiquement prédisposées au stress oxydatif, ce qui peut expliquer les facteurs familiaux lorsqu’il s’agit de maladies dégénératives.
Le Grand Allié : les antioxydants
Nous ne sommes pas totalement sans défense contre l’attaque des radicaux libres. Nous avons notre propre armée qui se bat contre ce côté obscur de l’oxygène ; on les appelle les antioxydants. Les antioxydants ont la capacité de fournir à ces radicaux libres l’électron ou les électrons qu’ils convoitent et de rendre ainsi ces radicaux libres inoffensifs. Les antioxydants sont comme ces portes en verre ou la grille pare-feu métallique que vous placez devant l’âtre de la cheminée. Les escarbilles continuent à voler hors du foyer mais désormais elles sont contenues et ne peuvent plus blesser ou endommager le tapis (votre corps). Tant qu’il y a des quantités adéquates d’antioxydants dans notre corps pour gérer le nombre de radicaux libres produits dans la cellule, il n’y a aucun dommage aux tissus environnants.
Le corps a la capacité de fabriquer certains de ses propres antioxydants, trois d’entre eux étant la superoxyde dismutase (SOD), la catalase et la glutathione perioxydase. Le corps n’est pas capable de produire suffisamment d’antioxydants pour neutraliser tous les radicaux libres que notre corps produit. Nous devons tirer le reste de ces antioxydants de notre alimentation ou de nos suppléments nutritionnels. Par contre, s’il y a un excès de radicaux libres, alors le stress oxydatif se produit et le corps commence à dégénérer. C’est la guerre au fond de nous-mêmes. Un bon équilibre est la clé pour gagner cette guerre. Il doit toujours y avoir une abondance d’antioxydants dans chaque cellule et chaque tissu afin de protéger l’organisme contre les radicaux libres. Les antioxydants les plus courants sont les vitamines A, C et E. La vitamine C est soluble dans l’eau et est l’antioxydant le plus efficace au sein du plasma ; elle régénère également la vitamine E. La vitamine E est soluble dans les graisses et est l’antioxydant le plus efficace dans la paroi cellulaire. En plus de ces antioxydants, il existe des milliers d’antioxydants différents obtenus à partir d’aliments, principalement des fruits et légumes. Ils travaillent tous en synergie au sein de notre corps et plus nous en avons et plus ils sont variés, mieux c’est. La glutathione périoxydase est l’un des antioxydants les plus puissants au sein de la cellule et agit aux côtés de la superoxyde dismutase. L’acide alpha lipoïque, les caroténoïdes mixtes, la coenzyme Q10, les crucifères, la L-cystéine ou N-acétyl-cystéine, la lutéine et un grand nombre de bioflavonoïdes sont des exemples d’autres antioxydants que nous pouvons obtenir de nos aliments pour nous aider dans la lutte contre les radicaux libres. Non seulement ces antioxydants travaillent en synergie les uns avec les autres, mais ils agissent contre différents types de radicaux libres dans différentes parties du corps. Ils réalisent un véritable travail d’équipe en se renforçant mutuellement pour créer une synergie. Un plus un ne fait pas deux, mais 8 ou 10.